Les salariés déplorent le manque d’engagement éthique des entreprises

Les salariés déplorent le manque d’engagement éthique des entreprises en général et doutent même de la sincérité des démarches déontologique mises en place dans leur entreprise. C’est en tout cas ce qui ressort du sondage BVA réalisé fin septembre 2012 pour Le Cercle d’éthique des affaires et le Groupe La Poste publié dans 20 Minutes le 6 novembre.

Il est intéressant de constater qu’il existe une attente très forte des collaborateurs de l’engagement éthique des entreprises de plus de 500 salariés puisque 86 % estiment « important » d’avoir un interlocuteur responsable de l’éthique et de la déontologie dans leur entreprise et que 75% reconnaissent des évolutions positives en la matière. Il y a une réelle envie de travailler dans une entreprise qui a des valeurs dont on peut être fier.

Cependant, seul 1 salarié sur 4 croit à la sincérité des démarches éthiques des entreprises. Près des deux tiers (64%) estiment même que la seule finalité poursuivie est intéressée, pour faire bonne figure ou se racheter une image. Les objectifs poursuivis semblent être «améliorer la confiance des clients envers la société » ou « la confiance des partenaires extérieurs» (91%), « écarter les risques juridiques » (88 %) et enfin, « améliorer ses résultats économiques » et « l’attractivité sur le marché du travail » pour 8 personnes interrogées sur 10.

Alors l’éthique en entreprise n’est-elle qu’une cynique affaire d’image ? Le social washing vient-il aujourd’hui compléter le green washing tant décrié au niveau de certains affichages pro-environnement ? Je retiens de ce sondage que la sincérité qui préside à certains choix éthiques d’une organisation doit être réel et que des actions concrètes doivent être mises en place pour valider dans les actes toute déclaration d’intention.

Pour ne pas apparaître comme un partisan du « pays des bisounours », le scepticisme l’emporte souvent. Tiraillé entre utopie et réalisme, il nous est parfois plus confortable de nous préserver derrière une vision manichéenne où les entreprises ne peuvent qu’être centrées sur la maximisation de leurs profits au détriment de leur environnement et qu’à l’opposé certains acteurs désintéressés se chargent de réparer les dégâts comme ils peuvent…

C’était le sujet de l’article L’entreprise compatible avec le social business ? publié précédemment. Entre cynisme et envie d’y croire, ce sondage illustre également très bien la « double injonction » à laquelle sont confrontées les entreprises qu’y évoquaient Bénédicte Faivre-Tavignot et Frédéric Dalsace de la Chaire Entreprise et Pauvreté d’HEC : soit elles sont accusées d’autisme face aux attentes de la société quand elles restent sur leur territoire exclusivement business, soit elles sont taxées de manipulation de l’opinion publique quand elles développent des projets de social business à rentabilité nulle

Rendre compatible le fait de faire des profits et d’avoir un impact social et environnemental où la performance économique se conjugue à des missions d’intérêt général : c’est notamment la voie qu’ouvre le social business.

Cette réconciliation entre l’économique et le social est évoquée ici par Emmanuel Faber, vice-président de Danone, et auteur du livre « Chemins de traverse. Vivre l’économie autrement » (Voir cet extrait 1’25″)

Développer le capital éthique des entreprises doit se faire pour de bonnes raisons pour être crédible durablement. Les actes doivent accompagner la parole. Faire émerger un engagement éthique à la hauteur de nos attentes passe aussi par un changement de regard, abandonnant un certain cynisme stérile pour valoriser les actions authentiquement engagées à la recherche de solutions concrètes.

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A propos Nicolas Cordier

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